Randonnée au lac de Capitello : un itinéraire incontournable

Randonnée au lac de Capitello : un itinéraire incontournable

La réglementation du Parc naturel régional de Corse interdit le bivouac autour du lac de Capitello, contrairement à d’autres lacs de montagne de la région. L’accès au site reste conditionné par des conditions météorologiques parfois imprévisibles, notamment au printemps et en automne, période où la neige peut rendre l’itinéraire impraticable.

Certaines portions du sentier exigent un équipement spécifique en raison de passages escarpés ou glissants. Des solutions de restauration et de stationnement existent à proximité du point de départ, mais l’affluence estivale limite rapidement les places disponibles.

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Pourquoi les lacs Mélo et Capitello fascinent-ils les randonneurs en Corse

Dans la vallée de la Restonica, l’altitude façonne la moindre courbe. Deux lacs glaciaires, lac de Melo et lac de Capitello, attirent chaque année des marcheurs venus chercher bien plus qu’une simple randonnée. À 1710 mètres pour Melo, 1930 mètres pour Capitello, ces miroirs d’altitude opposent la pureté de leurs eaux à l’austérité des murs de granit. Leur origine, héritée de glaciers disparus, imprime à chaque reflet une intensité singulière.

Le lac de Capitello impose sa présence : 42 mètres de profondeur, record de l’île, atmosphère minérale. D’un bleu dense, presque surnaturel, il absorbe la lumière plus qu’il ne la reflète. Plus bas, le lac de Melo déploie ses nuances vertes et turquoise. De ces deux bassins naît la Restonica, rivière impétueuse qui creuse les gorges et forme des piscines naturelles où l’on s’attarde. L’alternance entre falaises abruptes, sous-bois frais et panoramas ouverts transforme la marche en immersion totale.

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Ici, le calendrier se plie aux caprices de la montagne. La neige s’accroche parfois jusqu’à l’été, le gel verrouille Capitello pendant huit mois. Mouflons, aigles, hermines, toute une faune trouve refuge dans ce sanctuaire sauvegardé par le parc. Traverser la vallée, c’est avancer dans une géographie vivante, où chaque foulée relie le randonneur à la force brute des éléments et à la mémoire des glaciers d’antan.

Quel itinéraire choisir pour découvrir ces deux joyaux alpins ?

Pour accéder au lac de Melo et au lac de Capitello, il faut gagner les Bergeries de Grotelle, tout au bout de la vallée de la Restonica, à une vingtaine de kilomètres de Corte. La D623, route sinueuse, épouse la rivière et traverse gorges et forêts. Depuis l’automne 2023, la destruction du Pont de Tragone impose un départ depuis Frasseta, rallongeant l’approche à pied. Les navettes de la Restonica, en service l’été, limitent le nombre de voitures qui s’engagent dans la vallée.

Deux options s’offrent pour atteindre le lac de Melo (1710 m) :

  • Sur la gauche, un sentier plutôt accessible, avec quelques passages rocheux, mais sans véritable difficulté technique
  • Sur la droite, un chemin plus court mais abrupt, équipé de chaînes et d’échelles : seuls les marcheurs à l’aise dans les terrains engagés l’empruntent

Le sentier grimpe à travers un maquis dense : pins laricio, aulnes, végétation accrochée à la moindre anfractuosité.

Au bord du lac de Melo, l’effort s’efface devant le décor : turquoise des eaux, amphithéâtre minéral, clarté saisissante. Pour rejoindre le lac de Capitello (1930 m), il faut poursuivre vers le nord-ouest, sur un sentier moins large, nettement plus raide. La montée, physique, s’effectue en une quarantaine de minutes supplémentaires. Là-haut, le regard embrasse le plus profond des lacs corses, encerclé de falaises, parfois encore ourlé de névés au printemps. Le retour s’effectue par le même chemin, chaque lac marquant une ambiance à part entière.

Quelle est la difficulté, la durée et à quoi s’attendre sur le sentier ?

La randonnée jusqu’aux lacs glaciaires de Melo et Capitello, dans la vallée de la Restonica, s’impose comme une référence pour les passionnés de montagne. Comptez 6 km aller-retour, un dénivelé positif de 560 mètres, et une progression qui fait appel à la fois à l’endurance et à la vigilance. La plupart des marcheurs y consacrent environ 4 heures, pauses comprises, mais ce temps varie selon les conditions et le niveau de chacun. Au printemps, des névés subsistent et peuvent rendre le parcours instable.

La difficulté varie de modérée à soutenue, surtout entre le lac de Melo (1711 m) et le lac de Capitello (1930 m), où la pente s’accentue et le sol devient plus rocailleux. Le balisage est fiable, mais l’altitude impose de rester attentif : chaleur sèche dès le début de l’été, névés persistants au printemps, orages soudains en fin d’après-midi. Mieux vaut privilégier la période de mai à octobre.

Le chemin séduit par ses contrastes : on traverse pins laricio, aulnes, éboulis, avant de déboucher sur la lumière vive du lac de Melo. Plus haut, le lac de Capitello, encaissé, sauvage, fréquemment gelé, dévoile une nature modelée par la glace et le temps. Sur les hauteurs, la brèche de Capitello offre une vue saisissante sur le GR20. Ici, chaque pas oscille entre vertige et émerveillement.

lac montagne

Conseils pratiques pour une randonnée réussie autour des lacs

En été, le sentier du lac de Melo au lac de Capitello attire du monde. Partir tôt, dès que la lumière perce, garantit le calme et évite la chaleur sur les versants exposés. La baignade reste interdite dans les deux lacs, décision prise pour protéger la faune et la flore de ce secteur protégé. Respecter ces règles, c’est permettre à ce site unique de perdurer.

Les haltes gourmandes jalonnent le parcours :

  • À la montée, la bergerie du Melu, tenue par Félix, propose charcuterie, fromage, bière et vin du pays
  • En contrebas, la fromagerie de Grotelle de Jean-Paul et Claire offre brocciu, miel, fromages corses pour refaire le plein d’énergie

Ces pauses nourrissent autant le corps que le souvenir du massif, loin du rythme effréné des villes, avec la vallée de la Restonica à perte de vue.

Pour la nuit, Corte déploie toute la gamme d’hébergement : hôtels, chambres d’hôtes, campings (Tuani près des Grotelle, U Sognu à la sortie de la ville). Le bivouac reste interdit. Plus bas, la Restonica creuse d’invraisemblables piscines naturelles : eau claire, fraîcheur garantie, halte parfaite après l’effort. Les plus aventureux poursuivent l’aventure en canyoning : Tavignano, Petit Vecchio, Verghellu, autant de canyons réputés autour de Corte. Et la citadelle, perchée sur son promontoire, prolonge l’échappée, imposant le silence d’une histoire millénaire.